L'EGO DES PEUPLES & L'ACTION ÉCLAIRÉE

En général, les guerres des peuples, ce sont les guerres des egos des peuples. C'est la même chose qu'à l'échelle individuelle, mais c'est une identité de peuple, qui fonctionne au même niveau. Voyez simplement cela, et ne soyez pas complices de ce mode de fonctionnement. Restez complètement libre. [Intervenant] D'accord. [Jean-Marc] Restez complètement libre de tous ces conflits d'identité. Parce que vous pressentez, ou vous savez par votre expérience, que l'identité immuable, c'est une identit

é commune, collective, universelle, qui n'est pas personnelle ou particulière. Et que c'est dans cette identité immuable qu'on va trouver la paix, la joie. Et que tout le reste, c'est juste de l'agitation. [I.] Mais les politiques qui sont mises en œuvre, visent ça, visent à découvrir cette identité immuable et collective, universelle ? [JM] En général, elles sont plutôt au service des egos de peuples. Il y a toujours la défense d'une identité. Une identité de peuple qui est là, présente. Et on

ne peut rien faire à ça, il faut laisser faire ce processus d'élimination. Ensuite, peut-être un jour, quand les gens se rendront compte que ça ne sert à rien, que c'est juste de l'agitation stérile, eh bien, les gens apprendront à habiter leur véritable identité. [I.] D'accord, merci ! [JM] Bien sûr, il n'y a pas de problème avec le fait d'avoir une action politique, dans cette perspective. À ce moment-là, l'action politique va s'inscrire au sein d'une vision globale, et non pas au sein d'une

vision fragmentaire. [I.] D'accord. [JM] Mais pour ça, l'esprit doit être complètement tranquille, complètement détaché. Sinon, c'est impossible de fonctionner sur ce plan-là. Donc, d'abord, l'esprit doit être limpide, déposé, reposé. Et ça n'est qu'à partir de cette perspective de silence vivant, qu'à ce moment-là, les actions appropriées, au niveau des individus ou au niveau des peuples, peuvent se mettre en place sans implication personnelle. Bien sûr, rien n'exclut qu'un jour, il y aura des

responsables politiques qui vivront cette perspective. Bien sûr, c'est parfaitement possible. Et qui accompliront leurs fonctions politiques à partir de cette perspective. Mais bon, ce qu'on voit, en général, ce n'est pas le cas. [I.] Oui. [JM] Pour comprendre une situation, on doit d'abord se mettre à son écoute, c'est-à dire écouter à partir du silence plein de l'être. Et donc, la situation est contenue, englobée, à partir du silence plein. À ce moment-là, la vision n'est pas enfermée dans un

point de vue relatif. Le regard est complètement ouvert. Et c'est à travers ce regard ouvert que, si cela est nécessaire ou possible, des actions vont pouvoir se mettre en place, sans remettre en cause cette perspective globale, sans l'occulter.